La redoute s’est dotée depuis peu d’une identité visuelle, au menu : couleur acidulée et typo déstructurée. L’objectif de faire du neuf avec du vieux tout en offrant un axe de communication cohérent est-il toutefois atteint ?
La redoute fondée en 1837 par Joseph Pollet a connu diverses évolutions au cours de son histoire.”La Redoute” tient en fait son nom de la première filature créée par Charles Pollet (fils de Joseph) installée sur un terrain appelé “rue de la Redoute”, c’est fort logiquement qu’il nomma son entreprise “Filatures de la Redoute”.
Depuis l’entreprise a fait du chemin passant du secteur de l’industrie à la vente pour devenir ensuite le fleuron de la VPC (Vente par correspondance) avant l’avènement du e-commerce et avant-même la naissance d’internet et de son offre pléthorique.
Ces diverses évolutions ont été accompagnées par des changements successifs d’identité visuelle toutes plus ou moins réussies mais toujours dans le souci de coller à l’époque et aux nouvelles pratiques et attentes des clients.
C’est ainsi que récemment La Redoute a présenté un logo en rupture totale avec le précédent se voulant résolument plus “tendance” et “moderne”, peut-être dans l’optique de viser de nouveaux clients plus jeunes et de casser son image vieillotte et conservatrice.
Cette nouvelle identité visuelle présente une révolution totale sur la forme. En effet le précédent logo présentait un fond noir / blanc et une police relativement sommaire et martiale là ou le nouveau présente une couleur fuchsia plus “féminine” et une typo déstructurée toute en rondeur. Rarement nous avons vu une rupture et un parti pris aussi marqué lors de l’évolution d’une grande marque connue et reconnue de tous.
Cette proposition est globalement en cohérence avec les nouveaux objectifs (préjugés) du groupe mais présente toutefois des écueils tant sur le fond sur le fond que dans sa forme. Ainsi on pourra reprocher à ce logo un contraste trop important et une rupture totale avec l’ADN et l’historique de la marque. De plus la lecture pour le quidam de base n’est pas forcément aisée, certains identifieront qu’il s’agit de La Redoute non sans difficultés de prime-abord et d’autres pourraient rencontrer des difficultés de lectures et ainsi lire parfois “La Redouteu”.
Bref cette nouvelle identité visuelle ne laisse pas indifférent et pose la question suivante : doit-on faire table rase du passé et sacrifier son héritage visuel et ses valeurs sur l’autel de la modernité ?